Patrimoine en vallée de Brezons

Le patrimoine paysager

La vallée de Brezons
La vallée de Brezons

Le patrimoine paysager de cette vallée glaciaire creusée dans le massif volcanique des Monts du Cantal offre trois niveaux de végétation :

  • Un premier étage de pâtures autour de la rivière, le Brezons, et des hameaux qui s’échelonnent sur une quinzaine de kilomètres, à 800 mètres d’altitude environ. La vallée est desservie par deux petites voies départementales qui se croisent au niveau du Bourg, la D39, qui relie le Bourg de Brezons et Le Bourguet avant de remonter vers le Col de la Grifoul et Murat, et la D57 qui relie le Bourg à Pierrefort d’un côté, Aurillac de l’autre. Une étroite voie communale prolonge la D39 jusqu’au bout de la vallée, à 1 080 mètres d’altitude, avec un parc de stationnement permettant de se rendre aux Cascades de la Haute Vallée, lieu de ballade emblématique de la commune.
  • Un second étage de forêts, essentiellement des hêtraies, sur les pentes difficiles d’accès qui constituent les rebords de la vallée en auge. Les dizaines de cascades lovées dans ces bois et surgissant dans les pâtures sous-jacentes constituent l’une des beautés secrètes de cette vallée.
  • Un troisième étage de pâtures d’estive offrant des points de vue inoubliables sur le massif cantalien vers le nord et, vers le sud, un regard qui se perd sur l’horizon des Monts d’Aubrac. Le GR 4 et le GR400 bordent la commune en ligne de crête, au nord et à l’ouest, à proximité du Plomb du Cantal (1855 m). La vallée est également surplombée par un gigantesque bouchon de lave qui évoque, quand on descend du col de la Griffoul, au niveau du village d’Arzaliès, le profil d’une tête de lion. Le col de la Griffoul lui-même offre un site magnifique de pâturages et de burons de bergers à perte de vue, en direction du Plomb du Cantal, évoquant des paysages mongols. Depuis ce col, une piste praticable par tous véhicules, permet de se rendre au Buron de la Combe de la Saure, à quelques kilomètres de là, aménagé en restaurant d’estive, où l’on peut jouir, à la belle saison, d’une vue imprenable à presque 360° en prenant un repas traditionnel auvergnat. L’hiver, tout autour de la vallée, les balades en raquettes permettent de goûter au silence et la beauté de ces sites protégés. On admirera ainsi le pourpre des hêtraies sur la neige vierge, et les couchers de soleil d’une incroyable majesté.

Le patrimoine religieux

L'église Saint-Hilaire en 1935
L'église Saint-Hilaire en 1935

Détails de l'église
Détails de l'église
L’église Saint Hilaire de Brezons, patrimoine classé

L’église de Brezons, inscrite à l’inventaire des monuments historiques (depuis 1927), fut reconstruite en 1600. Elle s’élève sur l’ancien emplacement de la chapelle d’un château des seigneurs de Brezons dont l’origine remonte aux XIe et XIIe siècles et aujourd’hui disparu. Sur le bord du rocher, l’église accueille le village. Elle subit un incendie au début du XIIème siècle mais fut aussitôt reconstruite. De style roman auvergnat, on peut en admirer le chevet et les modillons extérieurs.

L’église du Bourguet
L’église du Bourguet
L’église du Bourguet

Elle date du XVIIIème siècle. Egalement couverte en lauzes du pays, elle se présente comme une petite église de montagne regroupant autour d’elles quelques maisons bien préservées dont elle semble assurer la protection. En savoir plus sur l’histoire de l’église du Bourguet.

La chapelle de Méjanesserre
La chapelle de Méjanesserre
La chapelle de Méjanesserre

Une charmante petite chapelle, bien entretenue, borde la route communale à l’entrée du village de Méjanesserre.

Le patrimoine castral

Château de la Boyle
Château de la Boyle

Le village de Brezons s’est constitué autour d’un château qui était juché sur le rocher dominant le bourg et dont il ne reste aucun vestige.

Le château de La Boyle, du XVe siècle, dont il ne reste aujourd’hui que le donjon appartenait jusqu'en 1622 aux seigneurs de Brezons. Le château fut en parti démantelé sur ordre de Richelieu en 1628 avec la destruction de ses deux tours. Celui-ci est devenu propriété privée (Lire « Les Seigneurs de Brezons » d’Alfred Loussert 1994).

Le château de Montréal, fut construit entre 1286 et 1295, sur la demande du prieur du monastère de Saint-Flour pour se protéger des troupes de bandits qui sévissaient dans la région. Il ne reste aujourd’hui que quelques traces d’une tour.

On évoque également une construction castrale qui aurait existé au pied du Rocher de La Boyle et dont il reste quelques vestiges de muraille et l’indication d’un hypothétique souterrain.

Le petit patrimoine bâti

Le four à pain des Roussinches
Le four à pain des Roussinches
Ce patrimoine comprend des édifices vernaculaires (fours à pain, moulins à eau, fontaines) et des croix répartis dans nombre de villages de la Vallée, auquel il faut ajouter trois monuments aux morts (deux dans le bourg de Brezons et un au Bourguet) et une statue de la vierge dans le bourg. Un inventaire a été réalisé en 1995-97, faisant état d’une cinquantaine d’édifices et a donné lieu à la restauration de 12 éléments. Voici, pour mémoire, la liste de ces édifices ou objets, sachant que la commune comptait au 19ème siècle plus d’une cinquantaine de « villages » représentant une population de 1554 habitants en 1852 selon le « Dictionnaire statistique du Cantal » de Jean-Baptiste Deribier du Châtelet (aujourd’hui 206). Il est possible que certains édifices aient été oubliés.

  • 17 fours à pain : Le Cros Haut, Arzaliès, Ruscheyre, Serverette, Servières, Sanissage, La Vidalenche, Le Bourguet/Lustrande, Les Roussinches, La Gourbèche, Farreyre, La Queille, La Praderie, L’estival, Montréal, Le Bourg, Chauteil.
  • 6 Moulins : La Fraissinette, Sanissage/La Dolvadenche, Le Bourguet, La Gourbèche, Landonnès, Le Cros Haut. 
  • Des croix à La Queille, Vidèche, L’estival, 2 à Méjanesserre, Le Bourguet, Lustrande, Les Roussinches,  Farreyre, Le Pessin, Landonnès, La Borie, Montréal, une croix de M. à Brezons, 2 croix enfin sur la D 57.
  • Deux petits oratoires à Montréal et à Vidèche et une petite chapelle dépendant du château de La Boyle.

Croix en pierre à Vidèche
Croix en pierre à Vidèche

Les fermes et granges

Au fil de la vallée de Brezons, de nombreuses fermes et granges préservées témoignent d’une économie agricole ancienne centrée sur l’élevage. Essentiellement bovin, l’élevage comptaient également autrefois des troupeaux de moutons. Les bâtiments massifs étaient principalement couverts de lauzes. Le chaume d’orge était également utilisé pour couvrir certains bâtiments. L’utilisation du genêt était plus rare et était surtout réservé à la réparation des toits de chaume.

Les burons et vacheries d'altitude

Les pâturages d’altitude ont fait l’objet depuis le moyen-âge d’une activité de transhumance qui menait les troupeaux dans les « montagnes » pendant la période estivale.  D’abord précaires et temporaires, les abris devinrent, au 17ème siècle, sédentaires et construits entièrement en pierres. Ils étaient généralement constitués de deux pièces, une pièce à vivre comprenant une petite cheminée et une cave enterrée dans son prolongement. La pièce à vivre servait à la confection du fromage et la cheminée devait permettre de réchauffer le lait à emprésurer. Les bergers, ou vachers, étaient accompagnés d’un boutillier et d’un commis dont les tâches étaient bien définies. Le fromage était fabriqué sur place et les pièces mises en cave étaient descendues aux propriétaires à la fin de l’estive. La vie y était rude, tant pour ceux qui montaient que pour ceux qui restaient à la ferme sans le père ou le frère. Au buron s’adossait souvent un bédélat, petite grange où le bétail était abrité, notamment les veaux.

La vallée de Brezons compte un nombre important de burons au-dessus de 1100 mètres d’altitude.  Le buron de Costejaride, dans le Cirque de Grandval, est le plus haut du Cantal, à 1545 mètres. Un inventaire précis serait à réaliser avant que certains édifices ne disparaissent complètement faute d’être préservés des intempéries. L’Association de Sauvegarde des Burons du Cantal a entrepris , dans ce sens, un gros travail de mise en valeur de ce patrimoine typique de l’activité agricole cantalienne.

Aucun buron de la vallée n’a conservé son activité fromagère d’origine. Seuls deux ou trois burons cantaliens ont conservé la tradition. Par contre, la Vallée compte deux burons restaurés dédiés à une activité nouvelle :

Le Buron de la Combe de la Saure
Le Buron de la Combe de la Saure

Le Buron de la Combe de la Saure, à près de 1500 m d’altitude, a été converti en restaurant d’estive et offre, à la belle saison, des repas traditionnels cantalous, des goûters et la possibilité d’un hébergement rustique (sur réservation). On y accède à partir du Col de la Grifoul. Lien : www.burondelacombedelasaure.com

L’ermitage de Grandval, à 1210 m d’altitude, est une grange adjacente à un buron du 18ème, aménagée en lieu de ressourcement pour les membres de l’association et l’organisation de stages (yoga, peinture, bien-être…) ou de résidences d’artistes. Il est situé à proximité de Sanissage, à l’extrémité de la vallée. Lien : www.ermitage-grandval.fr

Ermitage de Grandval
Ermitage de Grandval